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Roman
Flammarion, 1994

  Pathétique et drôle. Cette histoire est formée de deux parties. La première relate la vie d'un écrivain débutant, Valentin Sarabosse, plein de désirs de succès, rejeté par son frère aîné, Georges, moqué, il vit de façon étriquée entre un deux-pièces qu'il partage avec son père et le Ministère où il écrit sa prose, sous l'oeil réprobateur de son chef de bureau, Mlle Albertine Filoutier qui s'efforce de le faire s'intéresser aux rapports qui lui sont commandés par l'Administration.

  Sa maison d'édition, tenue par Firmin Bolerio, n'est pas bien vaillante, elle publie ses ouvrages à reculons. Pendant un Salon il fait la connaissance d'une femme de quinze ans son aînée, Emiliennne, déjà mère de famille. Éric, son fils, rejette le nouvel amant et fait l'apologie de celui qui entretient sa mère, Marcel Lachelot, et paie pour ses études, en Angleterre. Quand elle s'aperçoit qu'elle attend un enfant de Valentin, la dame choisit de régulariser sa situation en épousant M. Lachelot. Rien de séduisant n'attendant plus Valentin, il décide d'en finir avec cette chienne de vie.

  Deuxième partie du roman. Cinquante-six ans ont passé. Le neveu de Valentin, Adrien, décide d'écrire la biographie de cet oncle, mort l'année de sa naissance. Georges, son père, n'a pas arrêté de le lui vanter. Il fait une enquête auprès des survivants.

  Autant dans L'affaire Crémonnière, qu'il publiera trois ans plus tard, Henri Troyat nous conte les ravages que peut faire la soif de vérité absolue, autant dans ce roman-ci il met en scène le mensonge par omission, par volonté, par mûre réflexion. Il nous fait aussi nous questionner sur tous ces beaux ouvrages qui vantent la vie de disparus, célèbres ou ternes, et l'exploitation de la naïveté humaine. Un vrai régal. 

A lire.

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