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Éditions Gallimard, 2002, pour la présente édition.
Oscar et Erick. 5 pages.
Ce conte, au déroulé moyenâgeux met en scène une famille bien établie de peintres. Le dernier rejeton, Oscar, ayant le don, apporte toute satisfaction au clan jusqu'au jour où de figuratives ses oeuvres deviennent cubiques, ou quelque chose d'approchant... La famille le rejette et il sombre dans la misère. Son aîné Erick est devenu marin au long cours après avoir découvert le passage qui isolait le pays d' Ookland du reste du monde. Son retour sonne la fin de l'excommunication pour Oscar...
Fiançailles. 11 pages. 
Dans ce conte égrillard, un jeune centaure, né pendant la guerre des amours de sa mère pour l'Antiquité grecque et la mythologie, s'éprend de la croupe avantageuse de la filleule de l'évêque. Les comparaisons chevalines sont exquises. Pendant que la famille discute de la mésalliance entre les deux jeunes, ceux-ci font une promenade, l'une chevauchant l'autre. L'arrivée d'un représentant de la maréchaussée manque de peu de priver le centaure Aristide de sa liberté. Bientôt les amoureux croiseront le chemin d'une jument alezane et c'en sera fini des amours d'Ernestine et de son centaure.
Rechute. 27 pages.
Nous voici au coeur d'une affaire d'état. Comme il n'arrivait pas à résoudre les graves problèmes politiques du moment le governement a fait passer une loi sociétale: maintenant l'année dure 24 mois. Les grands-parents sont fous de joie, les parents acceptent leur condition de jeunes gens mais cette dernière catégorie se retrouvant reléguée dans la triste condition de l'enfance après avoir connu celle de la jeunesse, est fort dépitée...
Avenue Junot. 15 pages.
Adélaïde en pinçait pour les barbus; elle posait pour un peintre dont l'atelier servait de repaire à une bande de copains écrivains, poètes... Le voisin d'Adélaïde finit par se débarrasser de son épouse et put enfin se laisser pousser la barbe...
Les chiens de notre vie. 10 pages.
Grand-mère raconte. Le premier fut Pyrame, avant la guerre de 14 il gardait la maison, les bêtes; il préférait le patron et l'escortait. Quand celui-ci est parti à la guerre, Pyrame a déserté ses foyers... Le deuxième fut nommé Béfort. Doué de bon sens il surveille les enfants comme les vaches  mais il a de mauvaises fréquentations! Copain avec César les deux compères s'entendent à dévaliser la contrée et ça se termine très mal pour eux.( Belle envolée de la conteuse quand elle se lance dans les liens de la parentèle.) Le troisième s'appela Oscar. Fainéant et indifférent il ne manifeste aucun chagrin à la mort du patron. Devenue veuve la mère échange Oscar contre un berger qui avait été habitué à recevoir des coups. Il n'arrivait certes pas à la cheville de Pyrame ou de Béfort mais il était plein de bonne volonté et de tendresse. Finaud est le compagnon de jeux des enfants et l'aïeule qui "raconte les chiens" ressemble sans doute beaucoup à celle qui éleva Marcel et sa soeur après la mort de leur mère.
Conte du milieu. 10 pages.
Nous voici dans une maison de tolérance, alors que la loi l'oblige à fermer définitivement ses portes. Les pensionnaires trinquent une dernière fois ensemble et après les chansonnettes la patronne leur raconte une histoire d'ogre.  Janot, 18 ans, a mis sa femme sur le trottoir, elle lui rapporte un joli pactole jusqu'au jour où elle disparaît. Elle lui manquera pour gagner son turbin alors il est prêt à la remplacer par Riri la Blonde. Mais voilà,  plus de Riri, volatilisée... A la fin du conte Monsieur Jean ouvre les persiennes de la maison close. Il est temps de se séparer.
Josse. 22 pages.
Un vieil adjudant pour lequel l'heure de la retraite a sonné, se retrouve à vivre auprès de sa vieille fille de soeur. Étant tous les deux dotés d'un caractère bien trempé, la cohabitation ne va pas sans heurt. Alors, pour alimenter son vague à l'âme, l'adjudant va se poster devant ... la caserne désaffectée! Jusqu'au jour où il est reconnu par un des soldats qu'il a fait souffrir, profitant de ses prérogatives de gradé. Il doit fuir le café comme il a déserté la maison de tolérance après le remords de la honte infligée à sa soeur. Entre le frère et la soeur c'est la guerre larvée, les petites mesquineries qui pourrissent l'existence, les cachotteries et les vacheries. Il se découvre une passion, en tout bien tout honneur, pour le fils des voisins, l'assimilant à un petit-fils...
La vamp et le normalien. 9 pages.
Conte noir à l'envers... voilà qu'une pauvre fille, qui a raté six fois son baccalauréat et qui, il faut bien survivre, s'est faite catin, s'éprend d'un garçon boucher fils d'instituteur radical. Elle est éblouie par sa candeur et son maniement du latin et des belles lettres. Lui, voit dans le sauvetage de cette belle fille la future patronne de la boucherie familiale qu'ils ouvriront sous peu. Mais pas question de profiter de la fortune amassée par la demoiselle. On se contentera du marché noir pour gonfler le bas de laine... La jeune personne doit blanchir son passé et rendre l'espoir et les devises à ses amoureux désespérés. S'ensuit une course poursuite pour couper l'herbe sous le pied aux suicidaires ruinés. C'est absurde et drôle, avec une morale comme il se doit!  
Le mendiant. 9 pages.
Conte iconoclaste s'il en fut: nous voici aux USA, dans une étable, pour assister à la naissance d'une automobile, née neuf mois après sa conception. Rien ne manque à l'événement, les mages sont là tous les trois, le gouverneur de la province a lancé un ordre de destruction pour tous les véhicules qui viennent de naître, il faut fuir. Au petit matin sa femme assure au mendiant qu'il a rêvé. Or il trouve près de sa vieille auto une plume de l'ange qui lui a annoncé la bonne nouvelle et montré le chemin de l'étable divine. Ce jour-là il ne se contente pas de tendre la main, il instruit les passants du miracle nocturne. Son histoire intéresse une journaliste, ils règlent les questions matérielles, le rôle de chacun. Dès lors la nouvelle religion du Grand Moteur peut ronronner pour les siècles des siècles... 
En arrière. 8 pages.
N'est pas anar qui veut... D'abord il y a l'enthousiasme de la jeunesse , puis très vite les contingences matérielles rattrappent les joyeux contestataires qui prennent l'héritage que Papa leur sert ou mieux, font fructifier leur petit commerce. C'est moins aléatoire que la gloire éphémère apportée par la plume trempée dans le vitriol...
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